Passage, 2019. Performance en deux temps. Cap malheureux, Ile Maurice.
« Début décembre 2011, j’embrasse le cercueil de ma mère avant qu’il parte au feu. Un acte purement instinctif, non prémédité qui depuis me questionne sur la matière, l’invisible et l’empreinte. L’origine du baiser dans mon travail vient de là, et je cherchais depuis un lieu entouré des quatre éléments de la nature pour faire un rituel en hommage aux défunts. C’est lors d’un voyage à l’île Maurice sur la plage de Cap Malheureux, huit ans plus tard que la performance a pu être réalisée grâce à Karine Prod’hon. Le cinéaste David Larcher était présent. Il a filmé ce moment suspendu.«
Photographies : Franck Valat
PASSAGE,
Acte 1
Charlotte L’Harmeroult sélectionne au préalable des feuilles mortes déposées au sol du jardin pamplemousse. Elle les installe sur une table familiale mauricienne en guise d’offrande. Le festin de l’invisible est prêt à être embrassé.
L’artiste entre en performance. Les baisers sont rendus visibles par la matière à lèvre. Elle fait le tour, s’assoit sur toutes les chaises, monte sur la table pour embrasser et embrasser encore. Elle rassemble les feuilles et part sur la plage.
PASSAGE,
Acte 2
La nuit tombe, les éléments sont réunis, il manque plus que le feu. Charlotte L’Harmeroult l’allume et brule les feuilles embrassées. La matière se consume, se transforme pour passer ailleurs, là où le temps n’existe pas.
Une video de la deuxième partie de la performance a été réalisé par le cinéaste David Larcher.